Une étude du Centre pour l’Egalité des Chances a révélé que six personnes sans abri sur dix et neuf personnes en séjour irrégulier sur dix vivent avec moins de 450 euros par mois (Le Soir du 4 mars) : la moitié du seuil de pauvreté.
Quelques heures plus tard, le RSC Anderlecht annonçait que Mbark Bouzoufa était « vendu » à un club de foot de Grosny en Tchétchénie pour quelques dizaines de milions d’€, ( en zéros çà se transcrit ainsi 00.000.000 ) assurant à la vedette ( ?) un salaire net de 2.500.000 € par an soit 10.000 € par jour.
S’il reste quelques personnes intelligentes et dignes dans ce pays…et sur ce site qu’ils aient le courage d’émettre au moins un propos d’indignation contre tous ceux qui « induisent » ce type de fait divers.
A dire vrai, l’histoire de Boussoufa va ressembler très vite à un pet glissant sur la toile cirée des medias et du discours politiquement correct.
Les veaux qui constituent une grande partie du public des arènes footballistiques pourront toujours défendre leur amour du sport avant de se pencher sur ce qu’il produit en matière d’éthique ; ce sont les mêmes qui détestent les banquiers, mais qui s’enquièrent tous les jours de la valeur de leurs sicav qu’ils se sont fait fourguer par lui. Un ami à moi n’hésite pas d’user de l’expression d’ « autofucking » pour stigmatiser la délectation d’un certain public à se faire berner !
Aucun homme politique de premier plan ne fera pas plus de grandes déclarations : ce serait risquer de se mettre le même public de veaux sur le dos : il suffit pour s’en convaincre de voir à certaines époques électorales combien – de presque tous les bords – ils se bousculent dans les tribunes, a fortiori quand les cameras couvrent ce type de spectacle. br>
C’est compréhensible, plus facile et plus festif que d’expliquer pourquoi il y a encore des gens qui crèvent de faim dans notre pays !
Quant aux medias, l’indignation que relaieront quelques bons journaux, écrits ou télévisuels, elle ne durera ce que dure la lecture d’un communiqué de presse ou l’interview arrachée par un journaliste en quête d’un scoop, c-à-d moins longtemps que la page ou le spot de Pub – peut-être celle d’un sponsor du foot- qui sert au media à payer ou éditer le communiqué en question…
Reste enfin ces fameux sponsors, artisans économiques et industriels sans vergogne, dont on se demande aussi pourquoi ils s’amusent à taper du « pognon à tout berzingue » dans le milieu footballistique : les hypothèses d’explication ne doivent pas être nombreuses :
- ou leurs dirigeants ne valent pas mieux que les veaux
- ou le pognon qu’ils engagent est du surplus mal gagné
- ou ils ont trouvé un mécanisme pour …s’amuser et faire taire les veaux en faisant la vache !
Si tout va bien, Mbark Bouzoufa, porte drapeau de l’intégration réussie, deviendra peut-être un jour ambassadeur de quelque chose qui a à voir avec la pauvreté, le tiers-monde, la paix, l’aide humanitaire ou un truc du genre.
Peut-être que, grâce à un don généreux qu’il fera sur un prélèvement de son salaire…payé par la mafia locale de Grosny, il contribuera à accueillir chez nous quelques réfugiés de Libye dont le tyran actuel est actionnaire à hauteur de 7,5 % …du club de foot de la Juventus de Turin !
Le foot c’est grand !
Rendons-nous, nous sommes cernés !